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L'effleurage consiste à
masser sans appuyer sur la peau. Son objectif est de
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favoriser la microvascularisation cutanée (circulation
du sang dans les très fins vaisseaux sanguins
de la peau),

permettre l'observation des points d'appuis.
Il est pratiqué sur les zones à risques
pour le patient concerné (talons, trochanters,
sacrum ou ischions le plus souvent). |
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L'effleurage est indiqué
pour des patients alités ou assis avec appuis
prolongés, ou des patients présentant
une diminution de la vascularisation, de la mobilité
ou la sensibilité. |
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L'effleurage est contre-indiqué dans les cas
suivants :
zones présentant des lésions cutanées
(exemple : dermatoses infectieuses),
zones cutanées inflammatoires,
érythème persistant à la pression
(c'est une escarre de stade 1 : il convient d'arrêter
les effleurages qui risqueraient d'aggraver la lésion
existante). |
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Effleurer mais pas masser |
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Questions
- Réponses |
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Durant
ma formation infirmière, j'ai appris qu'il fallait masser
doucement (effleurer) la peau afin d'éviter une escarre
même s'il y avait un point rouge résistant à la vitropression.
Or, je viens de lire sur votre site que c'était un geste
à éviter. Pourquoi ?
Auteur : infirmière |
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L'effleurage
à titre de prévention est pertinent. Par contre, en
cas de rougeur résisitante, la conduite à tenir est
la suivante : une rougeur résistant à la vitropression
est une escarre constituée de stade 1, la conduite thérapeutique
est donc la protection et la décharge totale de la lésion.
En revanche, on continue les soins préventifs sur les
autres zones à risque. Vous retrouverez ces recommandations
tant dans de nombreuses publications, ainsi que dans
la conférence de consensus de l'ANAES (qui n'en fait
pas mention dans les traitement locaux de la rougeur
constituée) et dans la conférence organisée par l'association
PERSE en mars 2002 (Diagnostic et reconnaissance du
stade 1 de l'escarre) : "Traitement local : ... Tout
effleurage doit être proscrit sur la lésion...". Les
justifications de ces recommandations sont l'absence
de démonstration d'une quelconque efficacité thérapeutique
de l'effleurage sur une escarre de stade 1 et la possibilité
d'aggravation de l'hypoxie en cours par une pression
locale lors de l'effleurage. |
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A quelle
fréquence masser une personne passant de longues heures
au lit suite à une attaque d'hémiplégie et qui présente
des rougeurs au niveau du haut des fesses ?
Auteur : entourage de patient |
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Les rougeurs
décrites, du fait de leur localisation et de
l'immobilisation du patient, semblent être des
escarres de stade 1 (érythèmes). Ces escarres
sont réversibles (elles peuvent disparaître
après quelques heures ou quelques jours si des
mesures adéquates sont apportées), et
ne sont pas dangereuses par elles-mêmes. Néanmoins,
elles risquent d'évoluer à un moment vers
une escarre non réversible, à savoir une
plaie ouverte, dangereuse et longue à guérir.
Il est IMPERATIF de prévenir rapidement le médecin
afin de pouvoir renforcer la prévention des escarres
dans ce cas : meilleur support, correction d'une éventuelle
dénutrition, traitement de pathologies génarales
facteurs d'escarre.
Par ailleurs, le massage des zones d'érythème
est fortement déconseillé. Il faut pratiquer
des effleurages, à savoir des passages légers
et non traumatisants des doigts sur les zones rouges.
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Dans
le cadre de la prévention, pouvons-nous toujours parler
en 2002 de massage-effleurage sur peau saine mais à
risque ? Quelles différences faîtes-vous entre ces notions
de massage et d'effleurage? Existe-t-il d'autres termes
qualifiant ces notions?
Auteur : enseignants dans un institut de formation
en soins infirmiers |
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1.
Le massage
Dans la prévention de l'escarre, le massage (pétrissages
superficiels, frictions, décollements avec dépressions
des éléments cutanés) ne peut plus
être assimilé à la prévention.
Une étude ancienne (du Dr DYSON parue dans "Nurs
miror" en 1978) sur les effets des massages sur
l'incidence de l'escarre, fait état d'une incidence
significativement plus faible des escarres chez des
patients âgés non massés que chez
des patients âgés qui avaient été
massés. Les massages ont d'ailleurs disparu des
protocoles de prévention des pays anglo-saxons.
=> Eliminer
les frictions, les décollements, les pétrissages
superficiels
2. L'effleurage
L'éffleurage consiste à masser légèrement
à main nue, en utilisant les doigts à
plat et la paume de la main, une peau propre, sans dépression
des éléments cutanés.
Une étude récente du Dr Colin a prouvé
que l'effleurage de la région sacrée provoque
une augmentation significative de la pression d'oxygène
transcutanée (reflet de la micro-circulation
cutanée).
=> Pour protéger
l'intégrité des fibres tissulaires, mieux
vaut retenir les effleurages.
En ce qui concerne
les termes, il y a un certain malaise chez les soignants
sur le terme "effleurage" qui est assimilé
à une caresse, ambiguë dans notre culture.
C'est pour cela que l'on peut garder le terme de massage
effleurage. |
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Peut-on
pratiquer l'effleurage avec des gants dans le cas d'un
patient en isolement ? Merci. |
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Non seulement
ce n'est pas une erreur de pratiquer l'effleurage avec
des gants sur un patient en isolement septique, mais
c'est même en général une obligation.
La plupart des protocoles de soin des patients en isolement
septique imposent en effet, dans le cadre de la prévention
des infections nosocomiales, le port de gants pour les
soins de ces patients, pour éviter une contamination
patient-soignant ou soignant-patient. |
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Je suis
aide-soignante dans un établissement hospitalier
qui préconise un effleurage sans gants, ils estiment
qu'un effleurage avec des gants constitue "une
faute professionnelle" car on ne respecte pas leur
protocole de soins. Cependant je souhaiterai savoir
ce que cela change. |
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En général
l'effleurage se pratique à mains nues, cela permet
de détecter une éventuelle rougeur, chaleur,
induration de la zone.
Vous pouvez toutefois utiliser des gants si la personne
soignée a des problèmes infectieux par
exemple. |
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Je suis
infirmière dans un service de médecine,
la majorité des patients étant âgés,
dénutris, ou grabataires... Nous avons également
des personnes en phase terminale. Depuis peu, on nous
demande de ne plus pratiquer l'effleurage en prévention,
mais de changer de positions les patients alités
toutes les 2h. En cas d'apparition de rougeur, il faut
que l'on applique un film protecteur sur la lésion
(type Tegaderm ou opsite) et d'arrêter l'effleurement,
sous prétexte de la diffusion accélérée
de l'hypoxie tissulaire. D'après la surveillante,
ce sont les nouveaux protocoles de l'ANAES.
Les problèmes :
- manque de temps et de personnel pour réaliser
les changements de position aussi souvent
- les mobilisations répétées chez
des patients en fin de vie avec métastases osseuses,
donc douloureuses .....
Est-il juste de proscrire totalement l'effleurage, qui
d'après mon expérience est bénéfique
chez certains patients, au profit d'une pratique difficilement
réalisable ? L'effleurage est-il si "dangereux"
???
Auteur : infirmière |
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Dans les
soins préventifs de l'escarre, lorsque l'on manque
de personnel et/ou de temps, il est recommandé
de privilégier les changements de position (c'est
le seul soin à ne jamais supprimer).
Les frictions et les massages des zones à risques
sont interdits. L'effleurage n'est pas dangereux, mais
pas indispensable, il peut augmenter la pression d'oxygène
au niveau de la région sacrée (une seule
étude le démontre, une autre étude
de plus grande envergure est en cours), il permet de
toucher la peau et de repérer l'induration, la
chaleur, mais cela peut être réalisé
par palpation lors des soins d'hygiène et des
changes.
En revanche, certaines positions peuvent être
maintenues plus de 3 heures (les positionnements latéraux
obliques droite et gauche, la position relaxante à
30° décubitus dorsal ou latéral).
La conférence de consensus recommande en soins
palliatifs d'adapter les objectifs de soins d'escarre
à l'état physique et psychologique de
la personne soignée (changements de points d'appui
par des coussins de confort, de positionnement) et de
privilégier les positionnements antalgiques.
Ne pas oublier qu'il faut aussi assurer une nutrition
correcte. |
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Faut-il
faire un effleurage des zones à risque d'escarre
: talon, sacrum ? L'effleurage ne risque-t-il pas d'être
un "mini massage" avec les risques de cisaillement
que cela comporte ? Faut-il utiliser des crèmes
ou des liquides pour l'effectuer ? Risque d'irritation,
d'allergie, ou d'obstruction des pores. Un produit comme
le Sanyréne qui est très recommandé
et utilisé a-t-il démontré son
efficacité ?
Auteur
: médecin dermatologue |
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A propos
de massage et de cisaillement, un léger massage
(ce n'est pas un pétrissage...) ne crée
pas de forces de cisaillement, c'est surtout le glissement
dans le fond du lit d'une personne mal installée,
ou les manoeuvres des soignants pour remonter le malade
dans son lit en le prenant par les épaules et
en le faisant glisser sur le drap ou l'alèse
qui est redoutable !
Un "mini massage" ou "massage léger"
est, à notre avis, préférable à
rien du tout, car dans cette éventualité,
les soignants risquent "d'oublier" l'observation
des points d'appui, et surtout de ne plus toucher ces
zones d'appui (l'observation + le toucher permettent
de détecter la présence d'une rougeur,
chaleur, induration, oedème...), sans parler
du soin relationnel. La personne soignée doit
ressentir que l'on prend soin d'elle.
L'humidité et la macération étant
des facteurs de risques, il convient d'éviter
tout produit qui n'aurait pas le temps de pénétrer
dans la peau ou qui pourrait favoriser la macération
par un quelconque effet occlusif.
En ce qui concerne le "sanyrène" c'est
le seul produit, à notre connaissance, parmi
toutes les huiles peroxydées pour lequel on dispose
d'une étude ayant prouvé l'efficacité
du produit.
Il est important de noter que l'effleurage (ou massage
léger) n'est autorisé que sur une rougeur
qui disparaît à la pression. On n'effleure
plus une rougeur persistante, on supprime l'appui et
on protège la peau. |
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